L`article ze´ro est conside´re´ souvent comme une survivance de l`ancien franc¿ais ou comme une omission de l`article, ou encore comme une simple particularite´ des locutions fige´es. Or, l`article ze´ro n`est pas toujours remplac¿able, et me＾me quand on a la possibilite´ d`inserer un article, le groups nominal ne garde pas toujours le me＾me sens. L`article ze´ro peut bien produire un sens sensiblement diffe´rent de celui qu`on a avec un article dit `de´fini` ou `inde´fini`. Nous avons e´te´ amene´e ainsi a｀ conside´rer l`article ze´ro comme un marqueur de de´termination, dont la place se trouve bel et bien dans le syste｀me de la langue franc¿aise. Pour analyser le fonctionnement de l`article ze´ro, nous avons choisi parmi ses divers emplois les trois constructions suivantes : `N vocatif`, `Il y a N`(`Il y a N et N`) et `e＾tre + N`. Dans le cas du `N vocatif`, nous avons observe´ l`emploi re´fe´rentiel de l`article ze´no : ex) "Bonjour, docteur", "Ami, e´coutez-moi". Dans le cas de `il y a N`, on trouve deux emplois diffe´rents : 1°) il s`agit de juger si c`est une occurrence de `N` ou de `non N`, eu e´gard a｀ ce qu`on se fait de la notion `N` : ex) "Il y a meurtre", "Il y a but"; 2°) `N` de´signe l`activite´ essentielle ou l`action que suppose la notion `N` : ex) "Il y a e´cole aujourd`hui", "Il y aura re´ception de marchandises dans le hall". Dans le cas de `il y a N et N`, on construct d`abord des occurrences tre｀s varie´es dans le domaine notionnel de `N`, ensuite a｀ travers un parcours on assigns un sens particulier (positif ou ne´gatif) a｀ l`occurrence dont il s`agit en situation d`e´nonciation : ex) "Il y a me´decin et me´decin". Enfin, dans le cas de `e＾tre + N`, l`extension de `N` n`e´tant nullement prise en compte, `N` n`a que l`intension, d`ou｀ une certaine similarite´ syntaxique ou se´mantique avec l`adjectif : ex) "Pierre est professeur", "Il y a des me´decins qui ne sont pas me´decins".